p.502 – note 1

 

Lettres de "Consummata" à une carmélite ; Marie de la Trinité, p.207-208 :

« L’abandon, c’est le vrai point stable, il me semble, car l’union avec Dieu dans laquelle nous nous trouvons habituellement ne dépend pas de nous. Je ne sais comment exprimer ma pensée autrement qu’en vous racontant comment j’ai fait l’expérience de cela. L’Aigle Divin a laissé tomber sa petite proie en elle-même, il y a environ trois semaines. Alors, comme lui seul est toujours mon point d’appui, mon unique point stable, j’ai été très désorientée. J’ai bien senti que je ne pouvais pas remonter en Lui toute seule, et, regardant vers Lui avec amour, j’attendais qu’Il revienne chercher sa pauvre petite chose. Mais, ce n’est pas cela qu’Il a fait. Il m’a montré un immense abîme à mes pieds, l’abîme de ma misère, et Il m’a fait entendre qu’au lieu de regarder en haut, je devais me jeter en bas. Je l’ai fait, et, tout au fond du précipice, j’ai retrouvé mon union avec Dieu, car en me dépassant par en-bas, je suis retombée en Lui. Et maintenant, je comprends qu’être au-dessus de tout ou être au-dessous c’est la même chose, car il suffit de se dépasser pour demeurer en Lui. Seulement, quand c’est par en-bas qu’on L’a trouvé, c’est plus stable, car on ne peut pas tomber plus bas. »