p.149 – note 0 ajout

 

Louis Chardon, La Croix de Jésus, p.259-260 :

Je ne prétends pas de comprendre, durant cet Entretien, toutes les diverses manières que Dieu a coutume d'employer pour soustraire ses consolations spirituelles aux âmes saintes, à dessein de les rendre participantes de ses croix. Ce serait vouloir entreprendre sur l'impossible. Comme l'entendement humain a trop peu de lumière pour entendre toutes les façons que la sagesse infinie de Dieu invente pour communiquer ses grâces, il ne peut aussi s'imaginer les moyens dont il se sert pour les retirer et pour les suspendre. Nous pouvons bien avoir quelque connaissance de la présence de la grâce sensible ; nous ignorons pourtant comment est-ce qu'elle vient. Nous savons quand nous ne l'avons plus, quoique nous ne connaissions ni l'heure ni le moment qu'elle nous délaisse. Puisque, donc, nous n'en pouvons connaître la présence et l'absence que par les effets que l'une et l'autre produisent dans l'âme, je tâcherai de réduire à certaines classes les croix et les délaissements intérieurs, sur les modèles des différents effets que les consolations apportent, afin que, par la règle des contraires, ces deux extrémités, par leurs oppositions, conspirent à leur mutuel agrandissement. »