p.148 – note 1

 

Louis Chardon, La Croix de Jésus, p.258-259 :

C’est ce qui obligea Jésus, pour rendre les peines de sa Passion plus excessives, de venir en triomphe dans la ville de Jérusalem, auparavant qu’en sortir avec ignominie pour mourir sur le Calvaire. Il voulait que sa Passion eût autant d’amertume, que sa procession, ainsi que dit le dévot saint Bernard, avait été plus solennelle. Il voulait, dis-je, que ses déplaisirs tirassent plus de rigueur de la dissemblance des cris : « Otez-le et crucifiez-le ! », d’avec les acclamations de : « Bienheureux celui qui vient au nom du Seigneur ! », et qu’enfin la Croix lui semblât moins agréable après les Rameaux, que les épines fussent plus cruelles après les fleurs, que sa nudité fût plus honteuse après que les autres s’étaient dépouillés de leurs habits pour honorer son entrée en tapissant la terre. C’est ce qu’il semble exprimer à sa chère Amante : « J’ai cueilli la myrrhe des tourments de ma Passion, avec les parfums de ma joie ». […]