p.147 – note 1

 

Louis Chardon, La Croix de Jésus, p.257-258 :

« Il y a cette grande différence entre les voluptés de la terre et celles du ciel, que les premières sont éperdument souhaitées des cœurs qui ne les ont jamais savourées, dans lesquels elles laissent, après que l’on en a eu le plaisir, des dégoûts extrêmes de ce qu’elles sont ; au contraire, les plaisirs célestes impriment un désir insatiable de leurs douceurs quand une fois l’on en a fait l’épreuve, au lieu qu’auparavant elles ne donnaient point d’appétit à ceux qui ne s’en étaient jamais voulu rendre dignes. […] D’où je tire cette conjecture que la privation des consolations divines, la suspension des grâces sensibles, les délaissements intérieurs, les désolations de l’esprit, les sécheresses spirituelles, causent un tourment à l’âme sainte, plus rempli d’angoisses en son extrémité, plus cuisant en ses effets, plus puissant en sa cause, plus général en son étendue, plus intime en sa profondeur, plus long en sa durée, plus sensible en son sujet et plus déplorable du côté de son objet, que tout ce que l’on peut endurer en toutes les circonstances de la vie présente. […]